Pourquoi lire un livre sur du papier ?

Pourquoi lire un livre sur du papier ?


Alors que le salon du livre a battu son plein du 15 au 18 mars 2019 à Paris, le marché du livre est en constant recul depuis deux années consécutives.

Toutes ces piles de livres en papier cachent une surproduction et un gaspillage énorme. En effet 25% à 80% des livres sont directement envoyés au pilon (destruction) avant même d’être vendus. Les éditeurs surproduisent pour remplir les étagères des librairies. Dans la réalité très peu de titres sont bénéficiaires, la plupart des auteurs vendent à perte.

Le livre numérique n’a pas pris l’envol que l’on pouvait imaginer car les grandes maisons d’éditions ont maintenu les prix à un niveau identique voire plus élevé que le livre papier.

Pourtant on ne peut opposer les deux formats. Un livre papier existe toujours au format numérique avant d’être fabriqué. L’impression constitue une étape supplémentaire qui n’est plus nécessaire depuis que smartphones et tablettes ont envahi notre quotidien.

Quand on achète un livre en papier il faut savoir qu’on contribue à maintenir une industrie très peu vertueuse. Le papier utilisé vient en majorité de monocultures d’eucalyptus du Brésil ou d’Indonésie. Ces cultures font reculer les forêts tropicales et subtilisent les terres agricoles des paysans locaux qui se plaignent de la forte pollution engendrée par les traitements chimiques utilisés. La pousse de ces arbres est tellement intensive, 7 ans, qu’ils n’ont pas le temps d’être neutre en carbone. La pâte à papier produite sera transportée sur des milliers de kilomètres avant d’être transformée en livre.

Les livres noir et blanc sont imprimés avec des encres contenant des polluants chimiques. Mis au pilon avant même d’être vendus ils sont transformés en papier de moins bonne qualité utilisé pour des articles ménagers.

Toute cette énergie et toute cette pollution pourraient être évitées si on lisait davantage sur nos appareils électroniques.

Lire sur son appareil est d’ailleurs plus confortable (taille des caractères, luminosité), plus pratique (disponibilité, marque page, recherche par mot clés) et moins fatiguant (presbytie, éclairage).

Un auteur peut à très faible coût vendre sur les plateformes numériques : Apple Books, Amazon etc.

Il est curieux que, sous prétexte d’habitudes anciennes, on continue à privilégier un support inadapté et très polluant. Quand le public découvrira le dessous des cartes, le marché du livre risque fort de s’effondrer. Il faudra rattraper le retard pris dans le numérique.

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