Quand on commence à parler de numérique, on évoque le manque de matériel et le manque de formation.
En fait, le plus gros frein à l’adoption du numérique est notre manque de considération.
Quand un partisan du numérique s’exprime et essaie d’impulser son usage, il dira : « il faut enseigner le numérique à l’école, montrer les dangers d’Internet, les dangers des réseaux sociaux, le respect des droits d’auteurs, le respect des autres en utilisant la messagerie, enseigner la capacité à distinguer les vraies informations des fausses, etc. »
C’est comme si on disait : « il faut enseigner le Français à l’école, montrer les dangers de l’expression sexiste, qui dévalorise les femmes, parler du harcèlement moral causé par des propos manipulateurs, de mettre en garde contre des écrits négationnistes, de mettre en évidence les dégâts causés par l’expression écrite de certains philosophes, etc. »
Aurait-on envie d’apprendre à parler et à écrire si l’on ne regardait que les propos négatifs, voire méchants, qu’on peut tenir quand on maîtrise une langue ?
Alors pourquoi, systématiquement, le faisons-nous avec le numérique ?
Plus on utilisera naturellement le numérique pour communiquer et pour produire, plus on saura vanter ses atouts, on n’en parlera pas de façon négative mais on apprendra aux autres à l’utiliser, tout simplement, au service d’actions du quotidien : parler, écrire, écouter, lire, calculer, rechercher, etc.
Le numérique est partout, il est dans nos poches avec les smartphones, il est dans nos sacs avec les tablettes, nous ne manquons pas de matériel, nous en avons déjà trop, nous avons juste besoin de l’utiliser et de donner envie aux autres.
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